Après la rencontre, en septembre 2010, entre Claude LETT et le colonel AMOUSSOU alors chef du groupement national des Sapeurs-Pompiers du Bénin, devenu depuis général, chef d’état-major des armées, la mission d’évaluation effectuée la même année et la volonté du colonel avaient fait ressortir l’absolue nécessité de former des plongeurs car la plus importante partie du Pays est bordée par l’Océan Atlantique.
Notre équipe d’évaluation composée de Didier BAYON et Raphaël PROVO avait alors proposé au Général AMOUSSOU de former des sauveteurs aquatiques parmi lesquels les plus « aptes » suivraient une formation de plongeurs.
L’idée a fait son chemin et AAIP a, depuis cette date, formé une vingtaine de sauveteurs aquatiques au cours de 4 stages encadrés par les sauveteurs aquatiques de l’association.
La sélection des candidats plongeurs avait été faite lors du dernier stage SAV en 2015 au cours duquel nous avions effectué des baptêmes de plongée pour les futurs stagiaires.
Entre temps un rapprochement s’est effectué entre la brigade de police fluviale de Cotonou et le groupement d’interventions subaquatiques qui effectuent ensemble les missions de secours sur la lagune. Il nous a donc été demandé d’inclure 4 policiers à la formation PLG.
Afin de donner aux policiers et aux pompiers le même niveau de formation, nous avons donc fait une 1ère semaine de sauvetage aquatique à laquelle ont participé 8 pompiers et 4 policiers encadrés par David MAURIN et Alain EUKSUZIAN.
Nous avions exceptionnellement intégré des cours théoriques portant sur les mathématiques et l’anatomie afin d’évaluer le niveau scolaire de chacun et s’assurer qu’ils soient en mesure de suivre l’enseignement basique lié aux lois physiques enseignées en formation plongée.
Afin de respecter les règles d’encadrement et ne disposant que de 2 formateurs, il était convenu en amont de ne garder que 8 stagiaires plongeurs sur les 12 participants au SAV. Il fut donc retenu sur les critères pratiques (PMT , apnées et sauvetage) et théoriques (QCM) 5 SP et 3 policiers.
Les 2 formateurs (Christian SEGUI et Raphaël PROVO) ont été présents dès la 1 ère semaine pour assurer l’enseignement théorique et le baptême de plongée des policiers (toujours dans le but de donner aux policiers le même niveau que les SP). Cette semaine n’a pas été de trop car nous avons eu de nombreux soucis de matériel. En effet, bien que l’ambassade de France ait fourni en 2014, dix équipements complets (PMT, détendeurs, bouteilles et gilets stabilisateurs) nous avons eu la mauvaise surprise de découvrir qu’il manquait le sanglage sur les bouteilles et que les tuyaux MP des détendeurs avaient été détériorés par les mauvaises conditions de stockage (forte chaleur).
Heureusement, grâce à l’effort de tous et notamment du commissaire, commandant l’unité spéciale de la brigade fluviale, ainsi que le prêt gracieux de 3 équipements complets par une société privée de pisciculture nous avons pu réunir le matériel nécessaire au bon déroulement de la formation.
Nous avons eu la certitude de pouvoir commencer le stage quelques heures seulement avant le début de celui-ci et après de multiples rebondissements.
Le stage a débuté selon le programme prévu (ci-joint) avec des stagiaires extrêmement motivés.
Les cours théoriques s’enchainant aux séances pratiques, la fatigue s’est rapidement ressentie mais la motivation est restée intacte, ce qui fut nécessaire dès que l’on a dû se confronter au milieu naturel. En effet, contrairement à ce que nous espérions, la visibilité du littoral Béninois est à peu près la même que celle que nous connaissons dans le Rhône ce qui a compliqué le déroulement du stage car nous ne pouvions plus travailler en palanquée avec 4 stagiaires mais en binôme obligeant l’encadrement à de nombreux « yoyo ».
Malgré tout cela nous avons pu travailler sur l’aisance et la stabilisation ainsi qu’une ébauche du sauvetage nous permettant de délivrer à tous les stagiaires, une attestation de réussite à l’issue d’un examen portant sur les disciplines et les cours vus durant la session.
Nous avons organisé un exercice grandeur nature avec pour thème la recherche d’un enfant disparu dans la baie de l’hôtel Eldorado. Cet exercice a démontré la discipline et la bonne mise en application des techniques de recherche que nous leur avions enseignées.
Un quart d’heure après le début de la manœuvre, la palanquée refaisait surface avec le mannequin devant les représentants de l’Ambassade de France, de l’Etat-major des Armées, du GNSP et des autorités de Police, qui ont fortement apprécié cet exercice.
Il est convenu avec les responsables du GNSP et de la police fluviale de procéder à un perfectionnement qui permettra à ces spécialistes d’acquérir une autonomie pour des plongées avec paliers, car compte tenu de la durée du stage, il ne nous était pas possible d’étudier les tables de plongée.
Ces plongeurs connaissent désormais les risques inhérents à la plongée ainsi que les règles de décompression mais ils plongeront uniquement dans la courbe de sécurité.
Comme d’habitude, cette formation s’est achevée avec une réception et les traditionnels discours des autorités autour d’une «Béninoise» la bière locale.
Pour les prochains stages, les autorités nous ont promis de faire remettre en service la fosse de plongeon (profonde de 5.50m) de la piscine olympique afin de travailler dans les meilleures conditions possibles.
Il nous reste à remercier le commandant du GIS Thomas KOUHENOU pour son accueil et pour sa participation active au bon déroulement du stage. Merci à Lazare KOUKOUI notre correspondant local qui nous a toujours aussi bien «guidés», merci à Emile notre chauffeur à qui nous avons dû réapprendre à conduire…. à droite !!